Théâtre Sorano

Vous avez peut-être lu son histoire intimement liée au Casino-théâtre de Toulouse, peut-être pas même. Et au fond ça n'a pas d'importance, car le Théâtre Sorano est un lieu unique en soi. Un lieu peu connu, un lieu parfois très connu, c'est là même toute la beauté du diptyque. Un nom qui parle, un nom qui en dit beaucoup sans vraiment matérialiser quelque chose aux yeux des gens, pourtant…

1) La vision d'un homme

Le Théâtre Sorano c'est surtout, avant tout même, la vision de Maurice Sarrazin. Ce metteur en scène, comédien et professeur d'art dramatique français fonde le Théâtre Sorano dès 1964. Un théâtre bâti dès lors à l'emplacement même de l'auditorium d'histoire naturelle de Toulouse. Hommage à Daniel Sorano, acteur célébrissime dans le pays toulousain, le Théâtre Sorano se place, à l'inverse du TNT (Théâtre National de Toulouse) comme un théâtre de boulevard, un théâtre populaire, mettant en avant la jeunesse, la création. Bref, la comédie, l'art dramatique pur. Et si son histoire est aussi passionnante qu'agitée, il ne faudra pas oublier son architecture. Son architecture parlons-en.

2) Un style résolument toulousain

Vous n'êtes pas sans le savoir – et gageons-le – que la ville rose s'est fait une spécialité depuis toujours des briques. De ses briques mêmes. Et c'est tout naturellement que le Théâtre Sorano s'est vu dès sa construction parer du sublime ocre, rouge, orange des briques toulousaines. Mais ce qui frappe ici, et c'est d'ailleurs ce qui nous vaut d'y faire un zoom, c'est son portique. Son entrée digne d'un monument grec, romain même. Un portique qui détonne, un portique créé par Urbain Vitry, architecte et urbaniste toulousain.

Et c'est ça qui donne au Théâtre Sorano sa particularité. Une entrée majestueuse, inspirante. Quelque chose de marquant tant le contraste avec la brique y est saisissant. D'entrée de jeu le ton est donné pour le plus grand plaisir des amateurs ou des néophytes.

3) Un théâtre populaire

Si d'entrée de jeu le ton est donné, l'idylle se poursuit ensuite. Car le Théâtre Sorano c'est avant tout un théâtre populaire. Un théâtre à la capacité raisonnable sans être minime, 430 places. De quoi prodiguer de belles représentations, des représentations à taille humaine, des lieux de vie, d'échange, de partage aussi. Car ici se produit le théâtre, le vrai. Du théâtre à l'échelle de quartier, de petite ville, presque particulier.

Loin des mastodontes du genre le Théâtre Sorano propose ce que les autres, plus grosses infrastructures ne peuvent faire : un côté brut. Un côté naturel, parfois dru, parfois exquis. Et c'est plutôt rare. Car ce lieu vit le théâtre, le respire sans aucun doute.

Une foule d'acteurs, de poètes, d'auteurs, passés entre ces murs : de Jean-Louis Trintignant à Christine Angot en passant par Olivier Py, le Théâtre Sorano a su garder son ADN, ses gènes populaires sans jamais dénaturer à la philosophie de Maurice Sarrazin : accueillir de l'art dramatique. Et aujourd'hui si les représentations et les succès s'y enchaînent, quelque chose nous dit que ce n'est pas pour rien. Pas une question de coïncidences.

4) Un théâtre dans le centre

Une façade et un portique inscrits aux Monuments historiques en 1979, une identité populaire, et un théâtre aux mains de la jeunesse et de la créativité, il n'en fallait pas plus pour en faire un passage obligé pour les amateurs d'art scénique. Néanmoins et si tout y est pour prendre un plaisir immense, il fallait néanmoins une desserte de ce nom.

Situé 35 allée Jules Guesde, le Théâtre Sorano fait parti de ces lieux à la desserte parfaite, où y venir est un jeu d'enfant. De la ligne de bus 1 à 29, de la Ligne 2 (Ozenne) à la Ligne 10, 78, et 80 (Grand Rond) au métro Ligne B Carmes/Palais de Justice, tout se matérialise pour un accès parfais, privilégié à ce théâtre.

En résumé le Théâtre Sorano se place un comme un de ces théâtres populaires qu'il faut connaître. Un de ces lieux majestueux mais à échelle humaine où on peut y découvrir l'excellence comme la passion.